Histoire
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Au cœur de la Lomagne, le château de Gramont se dévoile, perché, dominant la vallée de l’Arratz. Construit en deux temps, il permet de comprendre en un coup d’œil la différence entre l’architecture médiévale et Renaissance. Laissez-vous emporter à travers l’histoire de ce petit château gascon !
Construit au début du XIIIème siècle par la famille de Montaut, une noble famille locale, cet édifice reprend les codes des châteaux gascons. Ces monuments de taille modeste, aussi appelés « tours-salles », sont les témoins de la zone frontalière entre le royaume de France et le duché d’Aquitaine, qui était anglais pendant la guerre de Cent Ans.
Savez-vous ce qui caractérise un château gascon ?
Avec un plan simple et rectangulaire, ce châtelet médiéval est composé d’une grande salle à l’étage et de tours de flanquement . Sa fonction était plutôt défensive.
Au XVème siècle, Françoise de Montaut épouse Guillaume de Voisins, seigneur local. Ce dernier affirme sa place en transformant le château avec les idées alors en vogue, celles de la Renaissance.
Ainsi, les fenêtres rythment désormais la façade et s’ornent de décorations, la porte principale est mise en scène en haut d’un escalier, entourée de colonnes et surmontée d’un fronton. Cela rappelle l'architecture antique !
Ce château devient un lieu de vie où l’on aime se montrer. Des jardins embellissent le site. Ils seront agrémentés au fil des siècles, notamment avec un magnifique sophora côté nord. De ce côté-là, admirez le superbe panorama sur les vallées de la Lomagne.
La famille De Voisins est propriétaire du château de génération en génération, mais finit par s’en séparer à la fin du XIXème siècle.
Une première restauration est effectuée par les suivants, dans un « style troubadour » où l’on aime à réinventer le Moyen Âge. Puis de nombreux acquéreurs peu investis se succèdent et délaissent le château.
En 1961, le château est acheté par Roger et Marcelle Dichamp, un couple venu d’Auvergne. Ils entreprennent une première restauration et emménagent dans le château pour le sauver de la ruine. Ils reprennent le bâti, réhabilitent les intérieurs qu’ils décident de remeubler avec du mobilier et des objets d’art des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle. Ils donnent l’ensemble à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites en 1979 et y vivront jusqu’à leur décès, survenus respectivement en 1984 et 2007.